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Le ryokan Kurashiki – Confort moderne et style vintage

Le ryokan Kurashiki – Confort moderne et style vintage

En sirotant un thé à l’une des tables anciennes du lounge vintage du ryokan Kurashiki, il m’est difficile d’imaginer un endroit mieux situé que celui-ci.

Le panneau en bois artisanal suspendu à l’extérieur de « Terrasse », le lounge vintage du ryokan Kurashiki.

Le lounge du ryokan Kurashiki offre une magnifique vue sur leur jardin.

L’une des chambres récemment rénovée du ryokan Kurashiki, située au deuxième étage d’un ancien entrepôt de sucre.

La réception, donnant la sensation d’entrer dans une maison japonaise ancienne.

Le pittoresque Bikan, ancien quartier marchand datant de la période Edo sur lequel débouche la porte d’entrée du ryokan Kurashiki.

Les plats préparés dans la cuisine du ryokan Kurashiki font se rencontrer les meilleurs ingrédients locaux et l’expertise et la créativité culinaire; le tout avec une présentation incroyable.

Chaque plat est une véritable œuvre d’art, satisfaisant autant le regard que le palais.

Prendre une tasse de thé dans le lounge du ryokan Kurashiki est l’idéal pour se détendre après une journée chargées de visites.

En plus d’offrir la possibilité de partir pour des excursions d’une journée à Hiroshima, Miyajima, Naoshima, au château de Himeji, à Kobe et bien plus encore, la ville de Kurashiki propose à elle seule de quoi s’occuper pendant tout un séjour, pour les visiteurs préférant explorer un endroit en profondeur plutôt que de papillonner.

Pour vous faire une idée, il y a moins de trois minutes de marche depuis l’entrée du ryokan Kurashiki au seuil d’un restaurant traditionnel, jusqu’à l’atelier privatif d’un artisan du coin ou encore pour observer à une peinture de Monet.

Pouvant se vanter d’un histoire remontant à la période Edo (1603 – 1868), Kurashiki (signifiant littéralement “village entrepôt”) était un important lieu de stockage et servait de point de passage pour le transport de marchandises depuis l’ouest de Honshu jusqu’à la capitale. À cette époque, Kurashiki avait le statut de tenryou, c’est à dire de zone marchande opérant sous le contrôle direct du shogunat. C’est à cette époque que furent construits les nombreux entrepôts encore visibles aujourd’hui le long du canal pittoresque traversant le Bikan, ce quartier historique très bien préservé de Kurashiki.

Ces entrepôts entretenus avec soin ont aujourd’hui été reconvertis en musées, restaurants, boutiques mais aussi, dans le cas du ryokan Kurashiki, en auberge traditionnelle japonaise dont le standard élevé amènent des invités tels que Sophia Loren ou Yo-Yo Mas, entre autres, à y séjourner.

« Nous sommes un établissement de prestige depuis nos débuts », nous explique Ritsuko Nakamura, manager du ryokan Kurashiki, installée en face de moi à la table du lounge.

Fondé en 1957, tandis que l’économie japonaise commençait à reprendre suites aux ravages causés par la Seconde guerre mondiale, le ryokan Kurashiki investit les anciens entrepôts d’un marchand de sucre, dont l’un des bâtiments date d’il y a plus de 310 ans. Les marches en pierres menant jusqu’au canal à l’avant du ryokan Kurashiki servaient d’ailleurs à l’époque de quai de chargement privatif à l’établissement.

« Dès le milieu des années 1950, le propriétaire de cet entrepôt cherchait à vendre sa propriété », raconte Nakamura, « et ce sont en fait les membres de la communauté locale, dont M. Ohara, plus connu pour le Musée d’Art Ohara plus bas dans la rue (là où vous trouverez la peinture de Monet), qui l’ont convaincu de vendre à une personne du coin plutôt qu’à une entreprise basée à Tokyo par exemple. Si les habitants du quartier n’avaient pas œuvré pour maintenir ces entrepôts au sein de la communauté locale, le quartier du Bikan serait bien différent aujourd’hui.”

Par chance, et grâce aux efforts de M. Ohara, l’entrepôt finit par être cédé à une certaine Hatakeyama-san, une femme de la région à la tête d’un restaurant d’huîtres. Bien qu’ayant eu à faire face à sa réticence au départ, M. Ohara parvint finalement à lui faire adhérer à l’idée d’y ouvrir une auberge haut de gamme. C’est ainsi qu’elle tenta sa chance et investit dans ces anciens entrepôts de sucre.

Le ryokan Kurashiki ouvrit ses portes peu de temps après et devint ainsi, avec ses 20 chambres à disposition, le premier ryokan de prestige de la région, ne cessant de se développer depuis.

Et pourtant, « se développer » revêt une toute autre signification au ryokan Kurashiki puisque l’établissement propose aujourd’hui moins de chambres qu’au départ.

« Lorsque nous avons démarré notre activité, le “luxe” avait une toute autre signification », explique Nakamura. « À l’époque, le simple fait de disposer d’une chambre privée était déjà quelque chose d’assez exceptionnel et coûteux. Partager salle de bain et toilettes était la norme et cela n’incommodait personne. »

Le ryokan Kurashiki propose aujourd’hui huit chambres exceptionnelles, offrant toutes la combinaison parfaite entre charme traditionnel japonais et équipements modernes. Les espaces communs ont disparu pour laisser place à de magnifiques salles de bain privatives.

Et ce ne sont pas là les seuls changements que le ryokan Kurashiki a connu ces dernières années. La plupart des chambres sont également équipées de lits de style occidental installés de manière à reproduire le style Japonais traditionnel des futons placés à même le sol, tout en prévenant de potentiels maux de dos.

Pour parfaire le tout, vous pourrez goûter aux somptueux chefs d’œuvres culinaires, préparés dans les cuisines du ryokan Kurashiki à partir d’ingrédients locaux et de recettes traditionnelles, directement depuis votre chambre, pour suivre le protocole des ryokan « à l’ancienne », ou bien confortablement installé dans le magnifique restaurant à la décoration vintage ayant récemment ouvert dans le bâtiment principal.

Malgré tous ces changements, vous vivrez malgré tout au ryokan Kurashiki une expérience purement traditionnelle. En plus d’un service d’une qualité sans pareille (mes chaussons de taille japonaise ont été remplacés comme par magie par une paire suffisamment grande pour faire rentrer mes gigantesques pieds d’occidentaux), un très grand soin est mis à l’œuvre pour préserver l’atmosphère romantique indissociable des authentiques ryokan.

« Il est essentiel d’évoluer à un certain point », affirme Nakamura, « mais nous décidons de voir cela comme une opportunité. Il y a 50 ans en arrière, personne n’aurait séjourné dans les combles d’un entrepôt de sucre et qualifié cela d’une expérience “prestigieuse”. Aujourd’hui en revanche, nous savons apprécié les poutres apparentes, la menuiserie ancienne et la vue depuis le deuxième étage dont nos grands-parents se seraient pourtant moqués. »

Aujourd’hui, avec une clientèle originaire à 40% de l’international, les changements opérés par le ryokan Kurashiki incluent également une large documentation disponible en anglais ainsi que des membres du personnel le parlant couramment (dont Nakamura fait partie).

Mais pourtant l’un des éléments sans doute les plus appréciables est cet incroyable sens de la communauté qui imprègne l’établissement. Nakamura ainsi que les autres membres du personnel du ryokan Kurashiki disposent de nombreuses connexions à travers la région et peuvent notamment se charger d’arranger des visites privées dans les ateliers voisins d’artisans locaux, perpétuant des savoir-faire traditionnels tel que la fabrication de papier, la teinture de textiles et bien d’autres.

Exactement le même genre de connexion qui conduisit M. Ohara à convaincre Mme. Hatakeyama d’ouvrir cette auberge à l’époque.

« Ici, au cœur du quartier du Bikan, nous prenons notre temps », explique Nakamura. « Les personnes à la recherche d’expériences à vivre en “cinq minutes montre en main” ne sauront sans doute pas apprécier un séjour chez nous. Pour tous ceux en revanche qui sont encore sensibles aux choses anciennes et traditionnelles – et qui aiment découvrir l’histoire derrière celles-ci – notre établissement sera parfait. »

L’horloge au mur, une magnifique antiquité issue de la collection personnelle de la propriétaire, sonne finalement l’heure. J’avale tranquillement une autre gorgée de thé dans la tasse vintage sur la table devant moi et sourit à Nakamura. Nous admirons ensemble la mécanique ancienne tout en prétendant ne pas l’avoir entendu.

Après tout, il nous reste encore tellement de choses à nous raconter.

Texte et photographies de Peter Chordas

DESTINATION LIÉE

Okayama

La région d’Okayama a prospéré comme une région aux éléments culturels variés, dont les sabres, les poteries de Bizen et d’autres pièces artisanales. Grâce à la clémence de son climat, des fruits, pêches et raisins muscat, sont activement cultivés ici. La région comprend aussi des endroits où vous pouvez découvrir les îles de la Mer intérieure de Seto.